De la pluie et du beau temps
On dit parler de la pluie et du beau temps pour désigner une conversation banale, faite de pluie, de chaud-froid et de soleil, entre des personnes qui n’ont rien à se dire où pas grand-chose. Pourtant, dire le temps qu’il fait, ce n’est pas rien, je trouve. Ce n’est pas si léger.
18 février – Les tempêtes se succèdent et la pluie tombe en abondance – un lambeau d’arc-en-ciel s’accroche à la colline.
Brouillards – Le narrateur d’Umberto Eco (La Mystérieuse flamme de la Reine Loana) est entouré de brouillard ; il a tout oublié de son histoire propre, et a trouvé refuge dans une mémoire de papier – une mémoire faite d’un entrelacs de citations traversées de brouillard qu’en lecteur acharné il a collectées tout au long de sa vie – C’était par un soir de septembre, et sept heures n’avaient pas encore sonné, mais la journée avait été noire ; un brouillard dense et humide était tombé sur la grande cité. Des nuages couleur de la boue s’amollissaient tristement sur les rues fangeuses.
Écouté Paul Virilio dans un enregistrement ancien ; il parlait de la modification du climat – une modification telle, disait-il, que la météo devient plus importante que la géo, hein, comme si la météopolitique allait submerger la géopolitique qui est l’aménagement de l’espace, l’aménagement du sol. C’est un peu comme si le ciel et ses nuages et sa pollution faisaient leur entrée dans l’histoire.