Les vieux papiers
Coup d’œil sur le stock des papiers accumulés dans l’atelier.
Ces papiers modestes m’offrent le droit à l’erreur, et de là, la possibilité de vagabonder, quitte à perdre mon chemin.
Je les collecte puis les entasse dans des cartons d’emballage ou d’anciennes boîtes à chaussures, c’est selon.
Papiers à tout faire – papiers épais, rugueux, pliés et repliés, papiers usagés, écornés, froissés, papiers de rien, couleur de terre, de ciel gris ou de pierre calcaire.
Papiers de soie – plus ou moins fripés, blanc laiteux translucides, outremer, noir mat ou vermillon, aimés pour leur fragilité et leur pigmentation fugace.
Livres sans valeur particulière autre que celle de la couleur de leur papier – une couleur maturée, faisandée, nicotinée – la macération des années.
Et enfin…, la pile des peintures déchirées, fragmentées. Ces éclats colorés sont mes boutures, des greffons en attente de déploiement.